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Janvier dans le bourbier	2025-02-03T07:40:14+01:00	false	explorations	veille 2025 janvier	janvier-dans-le-bourbier

Inceste et pédocriminalité : la loi du silence. Un épisode ancien --- mars 2020 --- du Podcast à soi. Avec la violence faite aux femmes, les violences, sexuelles mais pas seulement, faites aux enfants, et tout particulièrement aux filles, sont massives, centrales. Ce n'est pas facile à écouter, il y a des témoignages, dont celui d'un père incestueux. Mais il serait temps que ces paroles soient entendues, écoutées (2025-01-01).

Nous sommes intersexes. Un autre épisode du même podcast, plus récent (juin 2024). Un angle passionnant pour questionner les intrications entre biologie, la norme (cet ensemble vide), la normalité (qui devrait être défini par tout ce qui est, existe, devient), la société, la culture, la domination, et l'offensive réactionnaire, à peine des groupes affirment leur droit à exister comme ils et elles l'entendent (2025-01-06).

Le paradoxe suisse : entre mansuétude pénale et criminisation de l'immigration. Le site asile.ch publie l'introduction de l'article de Luca Gnaedinger. Il n'est pas nécessaire d'aller au musée pour constater que le colonialisme façonne concrètement, aujourd'hui, en Suisse, nos lois, leurs applications, nos représentations et nos discours (2025-01-06).

{{< blockquote lang="fr" author="Luca Gnaedinger" title="Le paradoxe suisse : entre mansuétude pénale et criminalisation de l'immigration" link="https://journals.openedition.org/champpenal/15692"

}} La panique morale persistante autour d’une immigration présentée comme une menace culturelle, économique et sécuritaire semble ainsi avoir conduit à la reproduction d’anciennes frontières raciales et coloniales sur le terrain de la pénalité. Ces considérations sont d’autant plus préoccupantes que le système pénal n’est pas une machine inerte ou stérile, tout comme la prison n’est pas le simple réceptacle d’inégalités qui lui sont externes et lui préexistent. Au contraire, par le traitement que le système pénal fait subir à certaines catégories bien précises de la population, il apparaît lui-même comme producteur d’inégalités, en l’occurrence implicitement fondées sur la race. {{< /blockquote >}}

In Otero. Un article de CQFD sur l'enfermement lucratif des immigrés aux USA. Sous la forme d'un témoignage. Enfermement qui n'a d'ailleurs pas disparu sous Biden, et qui s'annonce encore plus violent sous Trump II.

Libéralisme politique et liberté de circulation. Un billet de migreurop qui publie une carte très parlante du monde. On y voit les mouvement de capitaux qui seraient nécessaires, chaque année, pour arriver à un équilibre (en combien d'année ?). Ou alors le nombre de personnes qui devraient pouvoir circuler librement pour arriver à des niveaux de richesse équivalents. Ce qui met bien en évidence que toutes nos politiques d'éloignement, de refoulement, d'enfermement, au mépris des droits humains et du droit international, ont un but précis, clair et compris par tous et toutes : assurer la domination. C'est exactement ce que veut dire l'expression « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Colonialisme et racisme, encore.

Extrême droite. Quand la colonisation rachète la collaboration. Orient XXI publie des extraits de la conclusion de Fabrice Riceputi dans son Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli. Voici un travail qui replace les enjeux dans leur contexte, et dans le nôtre. Parce que toute ressemblance avec un génocide en cours n'est pas tout à fait fortuit. Sur le sujet, l'entretien d'Au poste avec le bonhomme vaut le détour également.

Dans les extraits du livre de Fabrice Riceputi est signalé cette page web, qui reprend deux articles sur la « repentance », dont la lecture est édifiante. J'ai pourtant un doute sur le fait que le backlash ne soit qu'une réaction patriarcale à Me Too : Backlash Blues, par Langston Hughes, 1966.

Intelligence artificiele : la France ouvre la voie à la surveillance de masse en Europe. Un article de Disclose via Rezo.net, sur les efforts de la France pour amoindrir le plus possible l'AI act, afin de ne pas limiter sa répression (« maintien de l'ordre » et gestion des prisons) et la guerre contre les réfugiées et les réfugiés, notamment. Mais aussi pour éviter que les droits fondamentaux ne puissent entraver l'innovation. Ce qui me fait penser à un article du Monde (partagé ici dans une version accessible sans abonnement) : Quinn Slobodian, historien : « Il faut oublier cette idée reçue selon laquelle le capitalisme et la démocratie se renforcent mutuellement » (original). Ce bref entretien rappelle quelque chose qui n'est pas du tout nouveau : le capitalisme, grâce aux États nations, a construit, depuis un demi-siècle au moins, un réseau de confettis échappant à l'État de droit, et surtout à la démocratie. Au fond, qui ça surprend encore que la démocratie, l'État de droit et la justice sont en réalité des propriétés que les dominants, le plus souvent masculins et blancs, ne défendent que pour eux-mêmes (2025-01-25)?

Let's talk about the not talking about Gaza, via la veille de @khrys. Un texte publié dans le cadre du 38C3 qui souligne que c'est troublant qu'une conférence d'activistes numériques s'auto-censure au sujet du génocide en cours (2025-01-06).

{{< blockquote lang="eng" author="Bobbob" title="Let's talk about the not talking about Gaza" link="https://events.ccc.de/congress/2024/hub/en/event/lets-talk-about-the-not-talking-about-gaza/"

}} As a base of common ethics, we think, these are times in which the prescription to "be excellent to each other" may simply not be enough. The third sentence of the Hacker ethics, quoted on CCC website is "Mistrust authority — promote decentralization". From what we've experienced in this 38th edition, we are sincerely questioning whether the same "mistrust" also applies to the German state and the Israeli government, or if that is reserved for the official "enemies of the West". {{< /blockquote >}}