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Temporalité | 2024-12-03T07:06:28+01:00 | false |
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Le 31 décembre 2023, j'ai supprimé mon compte sur le fediverse --- je l'écris au masculin, une vieille habitude, mais ça n'a aucune importance. À ce moment-là, c'était mon seul compte sur un réseau social. D'ailleurs, au cours des 15 ans de ma fréquentation des réseaux sociaux, mon compte sur le fediverse en a toujours été le centre. Après mon propre petit bout de web, bien sûr.
Est arrivé un moment où j'ai eu besoin de passer à autre chose. Pour différentes raisons. D'abord parce que je passais trop --- beaucoup trop --- de temps à doomscroller, enfin à « défiler morbidement ». Aussi parce que j'ai eu le sentiment de me faire piéger par des comptes moins bien intentionnés que je ne l'aurais cru, à moins que ce ne soit que l'effet d'un trait psychotique de mes perceptions relationnelles. Pour se faire des films, les échanges en ligne, c'est efficace. Mais peu importe au fond. Le fediverse était devenu un endroit qui ne me convenait plus, plus autant que ça. Pourtant, j'ai quitté une communauté qui comptait et compte encore beaucoup pour moi.
À chaque fois que je prends mon clavier pour réfléchir à ces questions, je finis par me perdre au fond d'une forêt sombre et confuse. Ce doit être parce que ces réflexions sont surtout des tentatives de justification après coup. Et fatalement, c'est foireux. Autant éviter de le faire.
En revanche, est-ce qu'un blog m'apporte quelque chose que les réseaux sociaux ne m'apportent pas ? Peut-être, oui : un rapport différent au temps. Dans un premier temps, j'ai juste essayé de retrouver le réflexe de prendre mon clavier pour penser, et pour le faire sans aucune idée de publication. Je pense que c'est ce que j'étouffais le plus sûrement avec mon usage des réseaux sociaux. Prendre le temps de penser, et s'autoriser à arpenter des terres au-delà du bien et du mal. En partie au moins, c'est ce qui m'a permis de publier à nouveau sur mon blog.
Et peut-être que c'est le début d'un long chemin de réconciliation avec l'écriture. Mais seulement peut-être, parce qu'il ne me reste plus autant de temps que cela. D'autant que de compter sur le temps qui reste est risible.