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title: "Ne pas fermer la porte"
date: 2020-05-19T20:30:10+02:00
publishdate: 2020-05-20
draft: false
categories: ["explorations"]
tags: ["possible", "moral", "désir"]
slug: ne-pas-fermer-la-porte
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*Ne pas fermer la porte*. Ce billet est la suite de *[Ouvrir des
possibles](/ouvrir-des-possibles)*, et cest amusant parce que je vais aborder
ici ce sur quoi je pensais écrire la dernière fois. Encore que ce nest pas
tout à fait certain. Parce que je ne sais pas trop comment écrire sans être…,
sans être ce que je suis, un vieux con qui ne sait pas trop comment faire pour
trouver un semblant de sens, afin de continuer à avancer, à accompagner le
mouvement, mais pas nimporte lequel, bref, on sent bien que tout ça nest pas
très clair. Mais le truc, cest quon ferme trop souvent la porte, je ferme
trop souvent la porte et que cest devenu complètement irresponsable.
Tu vois, je te lavais bien dit, le vieux con moralisateur qui sort son gros
doigt grondeur[^1]. *Irresponsable*. Et puis quoi encore? Chacun, chacune fait
ce quelle peut. Mais, quand même, on sest lancé dans un gros bordel. Et quand
je dis «on», je ne sais pas bien de qui on peut parler, même si tout le monde
na pas la même responsabilité.
Lidée est la suivante: quelquun partage autour delle ou de lui une lecture,
une idée, une façon de faire autrement, quelque chose quoi, avec lenvie que ça
puisse participer à faire réfléchir, à changer de direction, nimporte quoi qui
ne soit pas se résigner à senvoyer à toute vitesse contre le mur. *Même si,
peut-être bien quil ny a pas dalternative*.
Franchement, on dirait du Thatcher. "*{{< smallcaps Tina >}}*". "*There is
no such thing as a society*".
Donc, quelquun propose un pas dans linconnu, un pas dans un espace encore
jamais parcouru, un pas peut-être maladroit, qui naurait pas pensé à tout, et
quelquun dautre, par exemple moi, objecte directe, porte fermée, pas
possible, pas bien, pas suffisant. Et cest facile, parce que lhistoire
humaine connue, qui nest pas grand chose par rapport à lhistoire humaine si
ce nest inconnue, du moins mal connue, cette histoire est une longue suite
déchecs, de solutions catastrophiques, une accumulation de faits
décourageants.
Voilà, on na rien gagné. Pas avancé dun poil. Lhorloge égraine les
secondes, la faucheuse rigole sous cap.
Et parfois, cest légitime, y a un biais à débusquer, une réalité à ne pas
oublier, un ordre de grandeur à garder à lesprit, un point essentiel escamoté
sous le tapis, on ne peut pas tout laisser passer, cest paradoxalement ce qui
nous fait avancer, mais lessentiel est de le faire *en ne fermant pas la
porte*, en ne fermant pas toutes les portes, en laissant la possibilité de
quelque chose, dune surprise, bonne ou mauvaise. On doit pouvoir se dessiller
les yeux, saider sur ce chemin, sans nécessairement senfermer. *Même sil
devait ne pas y avoir de sortie possible*.
Quelque chose me dit que lenfermement mobsède. `:thinking:`[^2]
Aussi, il faudrait sentraîner à débusquer le détail qui est intéressant, qui
donne à penser, qui inspire, qui donne envie, au moins dessayer. Oui, il
sagit de faire une révolution copernicienne, mais cette fois pour de vrai, une
inversion des pôles du désir et cest de lordre de limpossible. Et alors,
pourquoi ne pas le tenter?
[^1]: HERMANN, 1995. *Sarajevo-Tango*. Dupuis. ISBN 978-2-8001-2269-4. Faudrait
que je la relise, cette BD, histoire de voir quelles conneries à bien pu
dessiner Hermann sur ce sujet, bref.
[^2]: En *emoji* dans le texte.