traces: get la horde post done
Co-Authored-by: Igor Milhit <igor@milhit@.ch>web-fediverse-moi
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title: "La horde s'évapore"
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date: 2020-02-05T06:14:38+01:00
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publishDate: 2020-02-10
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tags: ["lundi", "horde", "histoire", "mort"]
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slug: la-horde-s-évapore
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L'animal humain court dans la plaine, homme ou femme, se remarque la régularité
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du rythme, ni rapide, ni lent, constant, le point de vue prend du recul,
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l'angle s'ouvre, l'animal humain ne court pas seul, elle ou il, que vous
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importe-t-il ?, est accompagnée, ce sont des membres de la horde qui parcourent
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la plaine, foulent pieds nus la terre, soulèvent à peine la poussière, vers
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l'est, le nord, le sud ou l'ouest, dans le courant de l'histoire, naissance
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après mort, mort après naissance, de génération en génération, pour les siècles
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des siècles, du paléolithique à l'anthropocène et ses piles au lithium, le
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regard incarné s'offre l'illusion d'une accélération, l'espace resserré, le
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tissu social couvre la steppe, phagocyte la vie sauvage, ronge les forêts,
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assèche les zones humides, et cette filiation aux racines inversées plonge
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dans l'infini cosmos des chromosomes, dans la suite forcément continue des
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mères, des tantes, des sœurs, des filles, des pères, des oncles, des frères,
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des fils, les frontières s'estompent, pastels frottés, lavis déteints,
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parchemins grattés, des nouvelles chroniques, couches après couches, à chaque
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foulée un monde complet est donné, s'épanouit et s'évapore, comme la horde dans
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la tribu, la tribu, dans le peuple, le peuple dans les nations, les nations sur
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les pistes célestes des longs courriers, des charters à touristes, à réfugiés
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refoulés, et soudain, dans ce brouhaha, cette fourmilière, cette boîte de
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Petri, un regard singulier, une lumière précise, une femme trace un chemin à la
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machette, dans l'inconnu, dans ce qui ne peut se connaître et pourtant elle
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nous l'éclaire, elle nous y reconnaît, va donc encore distinguer ce qui est
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bénédiction ou malédiction.
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Le petit trot des mots se suspend.
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Le silence reprend sa place.
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Yeux grands ouverts.
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