From 493d684edec346aa3e0688900144558783041056 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: iGor milhit Date: Mon, 10 Feb 2020 06:55:08 +0100 Subject: [PATCH] traces: get la horde post done Co-Authored-by: Igor Milhit --- content/blog/la-horde-s-evapore.md | 39 ++++++++++++++++++++++++++++++ 1 file changed, 39 insertions(+) create mode 100644 content/blog/la-horde-s-evapore.md diff --git a/content/blog/la-horde-s-evapore.md b/content/blog/la-horde-s-evapore.md new file mode 100644 index 0000000..a9eccec --- /dev/null +++ b/content/blog/la-horde-s-evapore.md @@ -0,0 +1,39 @@ +--- +title: "La horde s'évapore" +date: 2020-02-05T06:14:38+01:00 +publishDate: 2020-02-10 +draft: false +categories: ["traces"] +tags: ["lundi", "horde", "histoire", "mort"] +slug: la-horde-s-évapore +--- + +L'animal humain court dans la plaine, homme ou femme, se remarque la régularité +du rythme, ni rapide, ni lent, constant, le point de vue prend du recul, +l'angle s'ouvre, l'animal humain ne court pas seul, elle ou il, que vous +importe-t-il ?, est accompagnée, ce sont des membres de la horde qui parcourent +la plaine, foulent pieds nus la terre, soulèvent à peine la poussière, vers +l'est, le nord, le sud ou l'ouest, dans le courant de l'histoire, naissance +après mort, mort après naissance, de génération en génération, pour les siècles +des siècles, du paléolithique à l'anthropocène et ses piles au lithium, le +regard incarné s'offre l'illusion d'une accélération, l'espace resserré, le +tissu social couvre la steppe, phagocyte la vie sauvage, ronge les forêts, +assèche les zones humides, et cette filiation aux racines inversées plonge +dans l'infini cosmos des chromosomes, dans la suite forcément continue des +mères, des tantes, des sœurs, des filles, des pères, des oncles, des frères, +des fils, les frontières s'estompent, pastels frottés, lavis déteints, +parchemins grattés, des nouvelles chroniques, couches après couches, à chaque +foulée un monde complet est donné, s'épanouit et s'évapore, comme la horde dans +la tribu, la tribu, dans le peuple, le peuple dans les nations, les nations sur +les pistes célestes des longs courriers, des charters à touristes, à réfugiés +refoulés, et soudain, dans ce brouhaha, cette fourmilière, cette boîte de +Petri, un regard singulier, une lumière précise, une femme trace un chemin à la +machette, dans l'inconnu, dans ce qui ne peut se connaître et pourtant elle +nous l'éclaire, elle nous y reconnaît, va donc encore distinguer ce qui est +bénédiction ou malédiction. + +Le petit trot des mots se suspend. + +Le silence reprend sa place. + +Yeux grands ouverts.