From b0c2d363b4134d67eb1ccb970614b50e1fdc6534 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: iGor milhit Date: Fri, 25 Oct 2019 17:56:38 +0200 Subject: [PATCH] traces: ends anti-anti-douleur post Co-Authored-by: Igor Milhit --- content/blog/anti-anti-douleur.md | 28 +++++++++++++++------------- 1 file changed, 15 insertions(+), 13 deletions(-) diff --git a/content/blog/anti-anti-douleur.md b/content/blog/anti-anti-douleur.md index efad265..99f896e 100644 --- a/content/blog/anti-anti-douleur.md +++ b/content/blog/anti-anti-douleur.md @@ -1,9 +1,10 @@ --- title: "Anti-anti-douleur" date: 2019-10-24T16:49:30+02:00 -draft: true +publishdate: 2019-10-25 +draft: false categories: ["traces"] -tags: ["douleur", "épaisseur", "présence"] +tags: ["douleur", "deuil", "épaisseur", "présence"] slug: anti-anti-douleur --- @@ -13,8 +14,8 @@ s'apprêtent à migrer, plus haut, ailleurs, ou nulle part, quand on dit que tou change, c'est aussi que tout fini, c'est aussi que tout change, ça commence aussi, parfois, tant que ça dure, mais c'en est fini, c'est ainsi. Et qu'est-ce que la vie, celle qui reste, abandonnée, si ce n'est la rébellion, un point -levé, à la surface de l'océan tumultueux, derrière le mur, barbelés et circuits -imprimés, qu'est-ce que la vie si ce n'est être submergé par le quotidien pour +levé à la surface de l'océan tumultueux, derrière le mur, barbelés et circuits +imprimés, qu'est-ce que la vie si ce n'est d'être submergé par le quotidien pour lequel il n'existe pas d'insulte à la hauteur de l'arrache-cœur et cette planète qui ressemble chaque jour de plus en plus à une terre lointaine, d'un autre système solaire, à l'autre bout de la galaxie, elle-même perdue dans un @@ -23,19 +24,20 @@ tout qui n'est rien tellement il est inconcevable, hein ? Pourtant, tout va bien. Oui, ici, tout va bien, on ne peut pas se plaindre, on se plaint que tout aille si bien, on sait que ça ne va pas durer éternellement, et ce n'est pas même le souci. On se sent un peu coupable d'ailleurs, parce que -si ça va si bien ici, c'est en grande partie parce que ça va si mal ailleurs. -Et ce n'est pas même le souci. Le souci, c'est que les constructions -abstraites, virtuelles et psychiques ne cessent de s'écrouler et qu'il est -nécessaire de sans cesse les construire à nouveau, mais à chaque fois en les -réinventant, non pas à partir de rien, sur la base des essais et des erreurs, -pas d'essais sans erreurs, console-toi et enroule-toi dans leurs souvenirs -comme dans une vieille couverture de feutre, c'est ce qu'on appelle -l'expérience. +si ça va si bien ici, c'est parce que ça va si mal ailleurs. Et ce n'est pas +même le souci. Le souci, c'est que les constructions abstraites, virtuelles et +psychiques ne cessent de s'écrouler et qu'il est nécessaire de sans cesse les +construire à nouveau, mais il faut les réinveter à chaque fois, sur la base des +essais et des erreurs, pas d'essais sans erreurs, console-toi et enroule-toi +dans leurs souvenirs comme dans une vieille couverture de feutre, c'est ce +qu'on appelle l'expérience. \ Pourtant, tout va bien. Non ? Sauf que j'ai mal et refuser cette douleur n'aide pas, bien au contraire. Il va falloir vivre dans l'inconfort, le temps des renaissances et des victoires est terminé, non pas que tout plaisir ne soit plus possible, mais un autre seuil se présente et ce n'est déjà plus tout à fait vers un monde plus vaste. Voici venu -le temps et l'espace de la limite, du choix, du repli. +le temps et l'espace de la limite, du choix, du repli. Et avant d'y creuser une +philosophie qui sache affronter la bourrasque, debout et nu, j'ai encore besoin +d'explorer la courbure de l'espace-temps déformé par le deuil.