traces: add a new lundi post
* NEW Adds an archetype for lundis. Co-Authored-by: Igor Milhit <igor@milhit@.ch>web-fediverse-moi
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title: "Lundi, un mardi comme un autre"
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De retour dans cet espace, source contrainte de liberté, en mouvement, en
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trajet, en chemin, ces bons vieux rails, les voies de chemin de fer qui
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signalent ce pays mieux que les vaches ou les véhicules d'évasion fiscale, mon
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histoire, l'histoire de la plupart des habitants de ce pays, un espace entre
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`2,33` lieux, perdant sa course sur le fil du temps qui serpente, couleuvre au
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travers du lac, gomme à frontière. De retour, parce que la contrainte que l'on
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se choisit est une discipline et je suis l'éternel indiscipliné, coincé
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volontairement sans volonté dans des boucles à l'infinie routine, routinière
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douceur, une vieille fuite par résistance passive, offrir un peu d'inertie au
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tumulte, mais ça, c'était avant et jusqu'à quand vais-je rester englué dans ce
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maintenant dépassé, inactuel ?
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Comme l'eau, plus précisément comme la *goutte* d'eau, une part infinitésimale
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à chaque fois, puisque la seule promesse tenue est celle de l'échec, cet échec
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sans honte, à l'obscurité lumineuse, terre ni connue ni inconnue, mystère sans
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secret ni sens caché. Résistance passive, ou sidération face à l'inéluctable,
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le savoir sans réellement parvenir à y croire. Et pourtant, persister dans
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l'imperfection, encore un peu, un peu plus, comme on marche, comme on prend le
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train.
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Trains en marche, sans grève, quelques travaux, des accidents de personne, des
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retards statistiquement significatifs de `3'17''`, des gares croissent autour
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des cités dortoirs sans histoires, ici rien ne se passe, ou plutôt rien
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n'atteint la chronique consensuelle, la domination est si bien établie que la
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classe médiocre se croit aux commandes puisqu'elle est encore servie par les
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prolétaires, souvent étrangers de générations en générations, ah ce petit
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bonheur de glisser sans aspérités, pourvu que rien ne vienne perturber notre
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âme d'huile, oh, à peine quelques verres d'eau tempétueux dans le secret de
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l'urne, le plus souvent contre ces prolétaires qui de générations en
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générations oseraient prétendre qu'ils sont la Suisse, qu'ils sont justement
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notre prétendue valeur suprême, le travail, alors que nous ne sommes que des
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pilleurs discrets, laborieux, efficaces…
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On sent comme un courant d'air, la possibilité d'une lumière, comme si notre
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Mur, notre Sarcophage, notre bulle de béton se fissurait enfin.
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