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title: "Forme humaine"
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date: 2020-03-10T17:05:23+01:00
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publishdate: 2020-05-24
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draft: false
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categories: ["exploration", "musique", "traces"]
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tags: ["rock", "hip-hop", "Casey", "histoire", "identité"]
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slug: forme-humaine
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De la suite dans les idées, et surtout tant pis pour les contraintes de
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l'artgrobusiness, un cri jouissif dans le respect des traditions qui envoient
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valser les lieux communs aussi increvables qu'à la ramasse, les trains à la
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mode clignotent, alors que les piétons accumulent les tours du monde, c'est
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dans les vieilles casseroles qu'on fait les ratatouilles les plus iconoclastes,
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les pas de danse les plus insaisissables, les affirmations de soi les plus
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libératrices. Tout est là. Faudra faire avec.
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De toute façon, faut toujours faire avec. C'est l'étonnant mystère de la
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liberté : cette joie. Ce n'est pas facile, faut pas croire dit-il, alors qu'il
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se dévisse le doigt de son orbite oculaire, sort d'une léthargie temporaire
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comme on pose le genou à terre, face à d'insolubles détails, spectres déjà
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évaporés, effacés des mémoires sans histoire.
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Faut dire qu'il y a des histoires qui réécrivent les mémoires, s'en foutent de
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nos tombes outrées et c'est l'animal humain qui se réveille enfin, qui prend sa
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revanche, enterré par une civilisation morbide, méprisante, pour tout dire dans
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l'erreur.
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> « Et l'Occident qui avait honte a inventé le punk \
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> s'est haït lui-même. »[^1]
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Trouver la porte de sortie en observant le chemin de celles et ceux qui
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t'envoient balader, qui envoient balader les systèmes par brouettes entière,
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par retour de charters. Prendre la balle à la volée, voler la balle à la
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reprise, relever le défi et jouer la partie jusqu'au bout, déjouer les
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héritages sans les renier, ne plus refouler ni rien ni personne, si ce n'est
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les nostalgiques de l'immonde, les accrochés des cauchemars. Et dire, écrire
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sans craindre la révélation, puisqu'il faut faire avec, faudra faire avec, le
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seul moyen connu pour ne plus se prendre systématiquement les pieds dans les
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pièges transmis de générations en générations, en finir avec ces besoins
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d'images polies, repolies, dépolies qui ne servent qu'à se prémunir de vivre,
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de risquer de vivre, de perdre patrie, patrimoine et son latin, mais retrouver
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enfin forme humaine. Et danser.
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{{< audio src="ausgang-chuck-berry" legend="Chuck Berry, d'Ausgang" >}}
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<small>Le texte ci-dessus a été débuté peu après la sortie de l'album de
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Ausgang et Casey intitulé *Gangrène*, que je trouve excellent, comme à peu près
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tout ce à quoi participe Casey. Puis, il y a eu pas mal de perturbations, et
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j'ai laissé ce texte de côté. Je l'ai repris récemment, chose peu habituelle.
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Il faut croire que j'y tiens.</small>
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[^1]: AUSGANG, 2020. Chuck Berry dans *Gangrène*, A Parté. 3760248832777. Voir
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[la fiche discogs](https://www.discogs.com/fr/master/view/1710013).
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